Pourquoi tu n’oses pas te lancer dans l’accompagnement?

Chapitre 1 : la peur de ne pas en vivre

Grande question, dont les réponses pourraient être multiples au premier abord.

Mais je crois qu’en fait il n’y a qu’une seule réponse à cette question : tu as peur.

 

 

Je te propose de passer en revue deux peurs liées aux débuts dans cet article. Ce sera une série de plusieurs articles car le sujet est vaste !

 

Est-ce que je vais en vivre?

C’est un peu (beaucoup) la question principale que l’on devrait se poser lorsque l’on se reconvertit. Mais ce n’est pas ce qu’il se passe.

 

Souvent, on change de métier car il y a un ras le bol de l’ancien, une perte de sens (pourquoi je me lève le matin pour faire ça?!), ou que l’on s’est épuisé·e à bosser.
Donc, nous allons chercher un nouveau boulot, dans lequel on peut s’épanouir, s’éclater….Et un métier qui ait du sens pour nous. Qui nous motive et nous fait vibrer.

 

C’est là qu’arrive l’hypnose, par exemple. Peut-être que ça « t’appelait » depuis des années, que tu as fait des séances et tu as trouvé ça magique, que tu as voulu faire la formation « pour toi d’abord« , puis chemin faisait tu t’es dit «  ben pourquoi pas m’installer en fait?? » … ou tu as vu de la lumière et tu es entré·e.
Quoiqu’il arrive, c’est très rare de voir des personnes qui commencent l’hypnose en s’étant renseignées sur la réalité du métier (voir cet article de Laurent Bertin pour plus d’informations).

 

La grande question, que l’on voit tourner sur les réseaux sociaux, c’est : quelle école de formation je choisis? (si toi aussi la question t’empêche de dormir la nuit, une réponse intéressante du côté de Mélinda Orset ici).

 

Tu as surement une situation particulière : peut être as-tu encore un taf à côté dans lequel tu ne t’épanouis pas, ou tu es au chômage, ou bien tu fais des études… Plein de possibilités du côté de ta vie pro.
Et côté vie perso, c’est pareil. Potentiellement tu as des enfants, un crédit, ou plusieurs. Tu as des traites à payer, des factures, un loyers, des impôts, une famille à entretenir, ou un chat, ou les deux. Si en plus t’as pris l’option chien, canaries et cochon d’inde… Cela ne s’arrange pas.

 

 

Alors forcément, ça fait flipper de te lancer dans quelque chose de nouveau. Il y a un côté financier/sécurité qui doit être pris en compte.
Les métiers d’accompagnement comme les nôtres font quand même parti des rares entreprises qui s’installent sans avoir fait de business plan… Ben oui, en 5mn, 3 étapes, yallah, tu deviens auto-entrepreneur. Sans savoir où tu mets vraiment les pieds.

 

Pour répondre à tes interrogations sur le domaine financier, faisons un simple calcul, que tu as peut-être déjà fait, ou pas.

 

Bref calculons

 

Disons que j’ai besoin de gagner 2500€ par mois, pour être confort (remplace ce chiffre par ton besoin). En moyenne, la séance d’hypnose est à 70€, et là cela va dépendre du coin où tu te trouves. Le tarif moyen à St Etienne, c’est 70€ la séance. A Paris, on a une fourchette (un râteau à ce stade, merci Gad Elmaleh) de prix : entre 75 et 130€

 

J’habite à St Etienne, tant pis pour moi. Je veux gagner 2500€ net par mois.
L’URSSAF a la bonté de prélever gentiment 24% de ce que je gagne –> je dois gagner 3100€ brut
Mon cabinet me coute 300 € par mois (et oui, St Etienne^^) –> je dois gagner 3400€ brut
Je dois donc faire 49 séances par mois.
Partons du principe que chaque client va avoir 2 séances au moins : il te faut 25 nouveaux clients par mois.
Je n’ai pas pris en compte les autres frais liés : site internet, carte de visite, médoucine/doctolib/calendly suivant comment se passe la prise de rdv, les 60 formations que tu vas faire parce que tu ne te sens toujours pas légitime, la publicité sur internet, la supervision, tes séances de suivi perso, ta RC Pro, la CFE, le syndicat auquel tu adhères, ton accompagnement en marketing (parce que c’est juste essentiel) etc…
Et je vois les choses de manière optimiste ici. En gros tu peux doubler ton nombre de clients… et donc de séances… tu les sens passer les 98 séances par mois ?

 

Mets les chiffres que tu veux pour faire tes calculs, mais fais les absolument.

 

Sans ça, comment savoir si tu peux en vivre... Car tu ne sais pas combien de clients tu dois avoir pour vivre. Si tu veux aller plus loin sur la question, je te conseille un replay de Jean-Pierre Chaudot : ICI

Accueillir du monde, et mettre le bon tarif

 

Savoir ces bases là c’est essentiel ! Mais cela ne suffit pas. Il est tout à fait possible de faire 70/80 séances par mois, ou de faire des ateliers en même temps que ton cabinet… mais ça ne marche que si tu oses être visible, et mettre un tarif « normal ».

Souvent, lorsque l’on débute, on a tendance à être sous payé, voir pas payé du tout. On se dit : « je viens de commencer, je ne vais quand même pas faire payer, ceux qui viennent me voir sont déjà sympas de la faire… ».

 

 

Tout le monde ne pense pas comme cela, mais si tu sens un manque de légitimité chez toi, voir un bon gros syndrome de l’imposteur, il est possible que tu ais ce genre d’idées.

 

Comme si tu culpabilisais à l’idée de faire payer à la fin d’une séance.

 

Comme si, s’il n’y a pas de résultats très rapides, ou un wahouuuu venant de ton client en sortant de transe, cela ne méritait pas d’être rétribué à son juste prix.

 

Lorsqu’il faut demander le paiement, certains hésitent, d’autres ne le font pas et attendent que le client sorte son portefeuille, et il y en a même pour dire : « non non, pas cette fois, on verra si on refait une séance ».

Plusieurs raisons à cela : comme évoqué plus haut il y a déjà le manque de légitimité. On se rend bien compte là qu’on ne peut pas garder ce problème si on veut pouvoir vivre de son métier.

 

Il peut également y avoir la peur que notre client nous voit comme un voleur. Combien de fois j’ai pu entendre : « si je lui demande un tel prix, il va croire que je l’arnaque« … Et en plus du problème de légitimité, on va tomber sur la peur d’être jugé·e. Moi la première : à chaque nouvelle offre c’est l’enfer de présenter le prix, et c’était pareil au début lorsque je me suis installée.

 

Il y a aussi le fait que notre métier ne soit pas encadré, ça n’aide pas. Nous n’avons pas de diplôme reconnu, pas de cadre à notre fonction, n’importe qui peut faire n’importe quoi. Le margoulin du coin peut s’installer comme hypno et faire des séances à 90€ (on en a vu) sans problème. Lui il n’aura pas le souci de la légitimité.

 

Enfin, la peur d’être visible. Ici on retombera sur le manque de légitimité, la peur d’être jugée, critiqué·e, et potentiellement une grosse insécurité quand tu es visible.

Donc, si on reprend –> pour vivre de notre métier, il faut des séances (ou diversifier notre pratique), et en moyenne 50/60 séances (si on ne diversifie pas).

Pour pouvoir se faire connaitre, développer du réseau, rencontrer des prescripteurs, montrer sa bouille, et en plus faire payer au juste prix…

Il est nécessaire de se sentir assez à l’aise et légitime pour mettre en place toutes les actions nécessaires! (et arrêter de procrastiner à fond)

Et cela demande de bosser sur soi. Que ce soit un travail perso, que je recommande, ou un travail pro en se faisant accompagner/former en marketing, que je recommande aussi.
Et arrêter de lâcher des thunes aux écoles de formations en espérant y trouver sa légitimité ! Vous aurez bien le temps d’en lâcher quand vous aurez des clients, et en plus vous aurez de l’argent pour cela et vous ne vous mettrez pas sur la paille.

 

 

On parlera des autres peurs (notamment celle de l’échec) dans le prochain article !

D’ici là, tu peux télécharger le Kit HypnoSafe qui va t’apporter plus de sérénité en séance !
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Bonne journée !